WILLIAM LEE (1860-1915)
Sociétaire des Artistes français dès les années 1890, William Lee obtient une mention honorable, section peintre. Invariablement présenté comme un précurseur pour son implication dans les mouvements soucieux de réhabiliter les arts décoratifs, sa trajectoire reste pourtant mystérieuse. Assidu de 1895 à 1914 aux manifestations vouées à la céramique, de nombreux comptes rendus d’exposition commentent avec éloquence son œuvre, couronnée d’une mention honorable au Salon des Artistes français en 1901.
Paru dans Art et décoration en 1909,ou il était cité aux côtés de Carriès et Hœntschel. Son travail de céramiste lui ouvre les portes du musée Galliera, en juin 1911, lors d’une exposition organisée par la ville de Paris à laquelle participent également Dammouse, Decœur, Delaherche, Lachenal, Lenoble, Vallombreuse. William Lee publie L’Art de la poterie en 1913 ; par cet essai, succinct sur le plan technique.
William Lee édifie une maison à St-Amand, route de cosne. Ne semblant pas posséder d’atelier, il trouve refuge et conseils auprès des potiers traditionnels. En 1895 William Lee noue des liens avec la famille Pichard, propriétaire d’une fabrique située entre la poterie Gaubier et l’actuel CNIFOP, Après la fermeture de cette boutique, il trouve refuge chez Cadet Gaubier et collabore avec Eugène Lion, des pièces portent la double signature, en témoigne. Les complicités d’atelier induisent des similitudes dans le façonnage des poteries ; à l’instar d'Henri de Vallombreuse, William Lee réalise des flacons meiping aux lignes nerveuses, assortis de quelques grés baroques. La parenté avec Nils de Barck se traduit par la création d’élégants vases balustres. Si certains grés de William Lee n’échappent pas à la rudesse caractérisant les poteries de ses deux amis, d’autres rejoignent une conception plus décorative de la céramique. Son travail se veut alors moins austère, plus adouci. William Lee passe des grés de la cérémonie du thé, à un japonisme empreint d’Art Nouveau dans des œuvres aux reliefs naturalistes. Egalement inspiré par les grès de Puisaye, il tourne des bouteilles, des crapauds et des pichets, modèles en vigueur chez les potiers d’usage.
Curieux de tout, passionné et talentueux, esthète pour le moins déroutant, William Lee est à son époque un céramiste estimé et reconnu dont le travail recueille tous les suffrages. Malgré cela, son œuvre reste aujourd’hui à découvrir.

Texte et photos extraits du catalogue du musée du grès ancien, à Premery : La Passion du grès L'école de Carriès, de Patricia Monjaret et Marc Ducret, et collection particulière.