GEORGES HOENTSCHEL (1855-1915)
Tapissier de formation, Georges Hœntschel dirige avec son oncle, Robert Leys, un important atelier de décoration parisien. Au cours des années 1880, son habileté lui vaut de compter parmi les personnages influents du monde des arts décoratifs. Marchand et collectionneur, grand amateur d’arts extrême-orientaux. Ami et mécène de Jean Carriès, à la mort du sculpteur, Georges Hœntschel rachète l’œuvre et le bail permettant l’exploitation des installations de Montriveau. Aidé des praticiens de Jean Carriès , Emile Gaubier notamment, il rallume les fours afin de produire des grès qu’il intègre aux ensembles décoratifs. Par commodité, cette fabrique sera définitivement abandonnée au tout début du siècle et Georges Hœntschel sollicitera Emile Grittel pour façonner et cuire dans les ateliers de Clichy-la-Garenne. Dans un premier temps, l’œuvre de G. Hœntschel possède un vocabulaire formel essentiellement inspiré par les grés japonais. A l’aube du 20e siècle, il puisera aux sources symbolistes et naturalistes pour concevoir des œuvres Art Nouveau, embellies de montures en bronze. La réalisation de ces pièces sculpturales ne sera confiée qu’à Emile Grittel, qui exécutera avec une science raffinée les commandes du décorateur. Les talents de Georges Hœntschel lui offrent une reconnaissance et une audience bien au-delà de nos frontières. S’il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur du pavillon de l’Union centrale des arts décoratifs de l’Exposition universelle de 1900, il fut aussi primé lors de l’Exposition universelle de St Louis en 1904. Généreux, pour le dixième anniversaire de la mort de Jean Carriès il lègue à la ville de Paris un ensemble de créations du maître, dont une partie de la fameuse porte. Acteur capital de l’épanouissement des arts décoratifs contemporains, homme de grande élégance, Georges Hœntschel a, dans sa conception des grès perpétué la mémoire de Jean Carriès avec raffinement et délicatesse.

Texte et photos (sauf mentions contraires) extraits du catalogue du musée du grès ancien, à Premery : La Passion du grès L'école de Carriès, de Patricia Monjaret et Marc Ducret, et du musée du grès de St Amand.