JEAN MAUBROU (1900-1965)
Elève de Lachenal, Jean Maubrou s’installa à St Amand vers 1923 à la Bertille, dans l’ancien atelier de Carriès, dans le haut du faubourg des poteries. Il construisit ensuite un peu plus bas sur le site d’une briqueterie appartenant à son père un autre atelier, lieu de l’actuelle école de poterie (CNIFOP). Il se tourna d’abord vers une production commerciale ; celle de la Céramique (faïence) dont il fut l’initiateur à St Amand. Cette production ( vases, services à café et à thé, petits pots à cactées ou à plantes) qui le faisait vivre lui permit de se consacrer à partir des années 1945 à des créations de grès plus artistiques, principalement des pièces uniques. Il fut également le premier à utiliser un four électrique dès 1948 pour la fabrication de « céramique ». Quant au grès, un grand four rond de 7/8 m3 construit par Lucien Arnaud était utilisé pour ses cuissons au bois. Son travail fut arrêté en 1939 à la déclaration de guerre. Il fut mobilisé et comme beaucoup de ses concitoyens fut prisonnier en Allemagne. Des ennuis de santé le firent rapatrier avant la fin de la guerre puis il reprit son activité potière après une période de convalescence. Entre temps, il avait loué ses ateliers à Pierre Pigaglio, né en 1913, qui continuait la fabrication commerciale de céramiques conjointement à une production personnelle de grès. Jean Maubrou forma plusieurs élèves dont trois restèrent sur St Amand : Jean Gaubier qui s’installa un peu plus bas au Faubourg des poteries ; Adrien Lacheny qui, lui, monta avec ses frères un atelier sur la route des Thus et Georges Robin qui reprit son atelier. En novembre 1951 il fit une exposition à la Galerie Sèves à Montparnasse qui connut un vif succès et fut la consécration officielle de sa réussite. Un vase fut acquis par le ministère des Arts et Lettres afin d’orner le salon d’une ambassade. Ses grès de conception assez lourde mais très bien tournés et tournasés étaient nappés de superbes émaux : Principalement trois ; un rouge de cuivre qui tournait au vert ou turquoise selon l’atmosphère du four ; un crème soyeux avec parfois des cristallisations ; et un noir satiné. Le tout légèrement salé avec des godets à sel et qui sous l’action du feu produisait des effets incomparables. En janvier 1957, après avoir cédé son atelier à Georges Robin, il se retira en compagnie de son épouse à Cosne sur Loire où il décéda en 1965 .

Texte B. Nesly d'après les témoignages de Georges Robin et de Jean Derval ; photos coll. particulière. Toute reproduction est interdite sans autorisation de l'auteur.