Né en 1913, Pierre Pigaglio, réfugié, s’installe à St Amand en Puisaye, vraisemblablement vers 1942/43.
Tout d’abord, il prend la direction technique de la fabrique des Ligers du temps de Devedjian, propriétaire des lieux. Puis vers 1944/45, il loue l’atelier de Jean Maubrou en haut du faubourg des poteries ; là, il reprend sa production commerciale de céramiques (faïence) : services à thé, à café, et même des boutons, il y adjoint une collection de grès de conception très novatrice pour l’époque : principalement des vases, pichets et autre pièces uniques.
Précurseur du style dépouillé des années 60, il commercialise essentiellement ses créations en galeries à Paris, où il ouvre même une petite salle d’expo privée avenue Niel.
A cette époque, l’entreprise comptait 7/8 personnes ; l’atelier était divisé en deux parties : un coin pour le travail du grès tenu par les hommes dont un tourneur, avec un four à bois de 4m3 qui cuisait 2 fois par mois et l’atelier de production céramique, où les femmes exerçaient leur délicat travail sur de fines pièces de faïence (les cuissons étant réalisées dans un four moufle).
Son style de vie le marginalisa des autres céramistes locaux avec lesquels il eut peu de rapport ; c’est à cette époque qu’il travailla avec Jean Derval qui deviendra par la suite un céramiste hors pair.
Il finit par quitter St Amand en août 1946, pour s’installer avec son ami Robert Poirier (1928-2008) à Cosne sur Loire ; c’est là qu’il monta une poterie, route de Port Aubry. Robert Poirier a tenu par la suite un atelier de céramique rue Raynouard, Paris XVI.
Certains témoignages mentionnent ensuite son départ pour Vallauris, mais sans certitude.
Son histoire éphémère à St Amand reste assez méconnue, seule quelques pièces signées témoignent de son passage en Puisaye.
Texte de B.Nesly, d’après les témoignages de Maurice Meneau, Alice Guimard, Georges Robin, et Jean Derval ; photos coll. particulière, toute reproduction est interdite sans autorisation de l'auteur.
|