THEO PERROT (1856-1942)
Artiste peintre originaire de Puisaye, Théo Perrot s'installe à Arquian dans une coquette villa construite par ses beaux-parents à l'entrée du village, non loin de l'embranchement du chemin de Montriveau. Sa rencontre puis son amitié avec Jean Carriès vont lui offrir un nouveau moyen d'expression artistique. Instruit par les praticiens du sculpteur, il semble avoir utilisé les installations en compagnie de Georges Hoentschel après 1895. Malgré cette implication précoce, il faudra attendre 1907 et une exposition à Cosne-sur-Loire pour le découvrir paré du titre de maître potier. Désireux de mener à bien cette activité, Théo Perrot installe un atelier sur la propriété d'Arquian et construit un four à bois. Théo Perrot puise au répertoire créé par Jean Carriès , notamment à ses débuts lorsqu'il réalise des pièces de facture asiatique: gourdes, grès au corps déformé ou aplati surmonté d'un haut col étroit, pots à poussière de thé auxquels il faut ajouter de nombreuses bouteilles de formes variées et quelques coupes japonisantes. Il a peu emprunté aux grès usuels de Puisaye, sinon à travers l'oeuvre de Jean Carriès . Devenu plus autonome, Théo Perrot élabore une production assez étonnante: sur des pichets, des vases et des coloquintes s'enroulent de redoutables reptiles. Tenté par les outrances décoratives de l'Art Nouveau ses dernières créations s'en inspirent, vases et pichets sont généreusement ornés de motifs floraux maniérés. Pour ces travaux zoomorphes ou végétaux, Théo Perrot utilise la technique du modelage et du moulage. Malgré la brièveté de son engagement, le répertoire formel de Théo Perrot est très varié et sa participation régulière aux expositions régionales comme les Salons de Cosne-sur-Loire et du Groupe d'émulation artistique du Nivernais où, de 1907 à 1910, il présente de nombreux grès. En 1912 il expose dix vases à la Société lyonnaise des Beaux-Arts. Après cette date Théo Perrot abandonne une activité potière dont les revenus aléatoires ne suffisent pas à l'entretien de sa famille puisqu'il aurait reçu de nombreux subsides de ses beaux-parents. Il quitte la Puisaye, séjourne à Lyon puis retourne à Paris où il escompte vivre de sa peinture. Fâcheusement, cette discipline ne lui apporte pas l'aisance matérielle et pour subsister Théo Perrot doit s'employer dans une imprimerie. Le manque d'opiniâtreté n'a pas empêché cet artiste potier de contribuer activement à l'histoire du grès Art Nouveau et, dans son oeuvre de qualité, l'originalité n'évince en rien la réussite technique. Au cours de l'année 1940, Théo Perrot se retire à Auxerre.

Texte et photos extraits du catalogue du musée du grès ancien, à Premery : La Passion du grès L'école de Carriès, de Patricia Monjaret et Marc Ducret, et du cahier du grès de Puisaye N°2 de Marcel Poulet ; Coll. particulière ; documents de la Bibliothèque municipale de Nevers.