L'atelier des garçons : Jean-Marc Fondimare et Eric Hibelot (nés en 1961)

Leur installation durant l'été 2011 en Puisaye nivernaise n'est pas le fruit du hasard. Jean-Marc a des racines familiales du côté d'Alligny et les parisiens qu'ils étaient venaient régulièrement dans la région. Ainsi, l'attractivité potière de St Amand, le cadre apaisant des lieux et la proximité de la capitale ont fait le reste.

Rien ne prédisposait Jean-Marc à travailler l'argile, tout d'abord des études supérieures le conduisent jusqu'à Math Sup ; cette filière scientifique délaissée, il prend un tournant radical vers un métier lié à la diffusion de la presse. Une quinzaine d'années plus tard, entraîné par son ami Eric, il lui emboîte le pas pour un nouveau chapitre céramique.

Pour sa part, Eric, originaire de Charente Maritime, commence sa vie professionnelle dans la distribution et le marketing de livres d'art. Il est passionné par les métiers d'art et plus particulièrement l'époque art déco et les années 50/60. Désireux de changer de vie, il suit une solide formation d'un an au sein d'une école privée « Chemin de Terre » où il acquiert les bases du métier : tournage, travail du plâtre, et recherche sur les émaux. Formation complétée par la suite par le travail à la plaque et au colombin chez Patricia Vieljeux.

Plus autodidacte, Jean-Marc, ne fit que de « mini » séjours d'apprentissage, notamment lui aussi chez Patricia Vieljeux à Paris.

Tous deux ont le même attrait pour ce matériau qu'est la porcelaine et c'est naturellement qu'ils suivront de concert leur nouveau chemin. Tout d'abord, dans les années 2008/2010, une installation plus que précaire dans un minuscule garage à Romainville, très vite les expositions s'enchaînent .

Il leur arrive de travailler en collaboration mais, la plupart du temps, chacun exécute sa propre collection. Jean-Marc se plait dans l'expérimentation ; les techniques innovantes ne lui font pas peur ; bien sûr, il utilise les savoir-faire éprouvés tel que le coulage dans des moules en plâtre, qui lui permettent de réaliser de petites séries qu'il affectionne particulièrement ; mais, c'est dans les défis qu'il s'épanouira le mieux.

Eric façonne ses pièces à la plaque, avec une forte attirance pour le côté graphique du décor, une économie volontaire de moyen agrémentée d'une certaine élégance de contemporanéité.

Pour l'instant, le tour, les émaux et le grès poyaudin sont remisés dans un coin de l'atelier, mais pour combien de temps encore ? Sait-on jamais !

On peut noter un signe concernant la situation de leur maison/atelier/expo ! Certainement involontaire mais pas anodin ; situé juste à la pliure du grand livre céramique entre La Bertille où était installé le monumental Carriès et le domaine des Moreaux où vécut l'homme sensible et révolté mais non moins génial potier et si attachant Charles Gaudry.