Véronique Durey (née en 1963) La Poterie des Grands Bois
C’est d’une manière peu commune que Véronique s’orientera vers le métier de céramiste. Après l’obtention d’un DEA en archéologie, elle travaille comme archéologue municipale de la Ville de Château-Thierry, dans la région Picardie durant près d’une douzaine d’années.
Spécialisée dans les céramiques médiévales, elle procède bien sûr à la restauration de pièces cassées, reconstitution, et puis recherche et analyse des différents stades et méthodes de fabrication. Afin de satisfaire sa curiosité, elle suit une formation « tournage » au CNIFOP en 2000 puis un perfectionnement SEMA de 9 mois chez Sabine et Jean Claude Seguin installés à l’atelier de La Cannerie sur St Vérain.
En 2002, elle aménage son propre atelier aux Grands Bois, sur la commune de La Chapelle St André. Equipée d’un four électrique, elle commence une petite production de poteries utilitaires, reproduisant des modèles anciens principalement du Moyen Age. Viendra en 2004, toujours dans un souci de véracité et de reconstitution, la construction d’un four à bois à flamme directe de 3 m3. Ce four de type médiéval du XIVème , construit sur la base de relevés archéologiques est en quelque sorte l’ancètre du four couché de Puisaye.
Elle rencontre bien sûr quelques déboires dans la reconstitution des glaçures, surtout dûs à l’utilisation de frittes (matière rentrant dans la composition des émaux). En effet, la législation actuelle interdit l’usage d’oxyde de plomb tel qu’il était employé à cette époque.
Actuellement, elle reproduit des modèles utilitaires de différentes époques et lieux, avec toujours une prédilection pour la période médiévale. Depuis quelques années, la production de terre cuite est complétée par une fabrication d’épis de faîtage en grès, spécialité de Dominique Lion, embauché dans l’entreprise en 2009.
Cette vaisselle, utilisée lors de reconstitutions historiques ou vendue au cours de rassemblements de passionnés, est également écoulée dans certaines boutiques de châteaux et de musées. Mais, Véronique Durey ne perd pas de vue sa passion pour la recherche et l’analyse scientifique ; chaque étape du façonnage est soigneusement étudiée et elle cherche toujours à coller au plus près au modèle original.
Elle utilise actuellement l’argile locale de St Amand additionnée d’argiles de provenances diverses destinées à atténuer la porosité de la terre aux alentours de 1000° et à en modifier l’aspect.
Même si elle n’a pas la prétention d’être créative, la production de Véronique, très en faveur aujourd’hui, reste attachante. Elle possède à n’en pas douter une qualité indéniable d’authenticité.
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