- Le bocage de Puisaye présente une particularité qui se retrouve
rarement ailleurs. Il s’agit des « trognes » ce qu’en d’autre temps on appelait des « étrognes »,
des «têtons », des « acornus », ou encore « arbres têtard ». Ces mots évoquent des arbres trognes
composés essentiellement de 80% de charme. Faisant penser à d’énormes personnages portant sur leur
tête boursouflée une « chevelure » de branches.
Ce sont d’étonnantes sculptures vivantes dues aux
mains de l’homme, résultats des coupes répétées pendant des décennies utilisées comme fagot de
bois nécessaires aux besoins de la maison en chauffage, mais encore pour alimenter les foyers
de fours de potiers, en effet l'activité potière était très frilliante en bois, avec un besoin
annuel de 3 millons de fagots en 1890.
Les arbres trognes ont une autre particularité : grâce aux élagages périodiques
auxquels ils étaient soumis, on a prolongé leur espérance de vie parfois de plusieurs centaines
d’années. Les excroissances qui se développent à l’endroit de la repousse de nouvelles branches
confèrent à ces arbres une forme toute particulière. Mais la mort les attend si rien n’est fait,
car le poids des branches de plus en plus grosses et lourdes écartèlent le tronc et provoquent
son pourrissement.
Texte extrait de "Caracterres", journal du pays de Puisaye-Forterre,
article d'Alice De Vinck.
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