Michel est l'ainé d'une fratrie de quatre garçons, et sera le seul à poursuivre l'activité céramique de ses parents. Après un apprentissage, débuté en 1974, dans l'atelier paternel ( il y restera une dizaine d'années), il se mettra à son compte en 1993. Il ne s'installera pas Faubourg des Poteries comme son père Daniel mais dans une ancienne bâtisse à l'intersection de la route d'Arquian et de celle de St Fargeau. Son épouse Catherine qui souhaitait participer à l'aventure suivit deux stages de formation au CNIFOP ; un en décoration en 1990, et le deuxième en tournage en 1997. C'est à cette époque qu'ils rachètent et ouvrent l'ancien magasin de vente de Jean GAUBIER, bâtiment contigu à leur atelier. Ce magasin sera baptisé « Le Petit Montparnasse ».
A leur début, afin de se démarquer de leurs confrères locaux, ils tentèrent une collection de faïence décorée, mais très vite, le matériau grès revint sur le devant de la scène. Chacun, au sein de l'atelier trouva sa place, Michel, très à l'aise sur le tour, façonne les pièces et modèle ornements et autres fantaisies qui viendront agrémenter l'objet. Catherine, quant à elle, s'emploiera au poste d'émaillage et aux recherches de nouvelles formules d'émaux. Sans oublier le travail plus ingrat de la gestion commerciale et administrative.
Lorsque nous franchissons la porte de cet espace atelier/boutique, notre regard est d'abord attiré par un monde de créatures insoupçonnées ; tout un bestiaire court, saute, s'accroche au flanc des vases, pichets et coupes. Une arche de Noé est à porté de main. Nous sommes aussi conquis par la dextérité à laquelle se sont soumis les doigts du potier en découvrant ces pièces ajourées telles de minutieuses dentelles. Et puis aussi, ces contenants sur pied, travaillés à la plaque que l'on pourrait assimiler à des napperons délicatement froissés.
Passionné par les animaux et la nature qui les entoure, Michel excelle dans l'art de les reproduire en miniature ; il en fera sa marque de fabrique durant de nombreuses années. Maintenant que Michel dispose d'un peu plus de temps, il ne manquera pas avec grand plaisir de vous recevoir dans son « antre » assorti de cette faconde et de cette authenticité bienveillante qui est la sienne.
Texte Bernard Nesly, 2018 - d'après le témoignage de Catherine et Michel AUGER.
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