Jean-Marie Foubert passa son enfance à St Samson la Poterie dans le Beauvaisis ; région de prédilection par excellence. Il suivit tout d’abord une formation théorique avec l’obtention d’un diplôme de technicien céramiste (option tuile, brique et terre cuite). En 1978, fort d’une solide base professionnelle, il s’installe un petit atelier personnel doté d’un four à bois d’un quart de mètre cube. Ce four dont il prit les plans dans le livre « La Poterie » du frère Daniel de Montmollin ne fonctionnera jamais ! Sans se décourager, il le démonte et en construit un autre de 3 m3 de type Sèvres, qui lui donnera entière satisfaction.

Il s’en suivit une recherche sur les émaux durant de nombreuses années. Fasciné par les grès de Delaherche ou Decoeur, il se mit en quête de couvertes rares ; assorties bien sûr d’un nombre infini de calculs molaires…

Mais c’est lors d’une expo à Beauvais où étaient rassemblés des céramistes de Bizen qu’il découvre un aspect de la céramique jusqu’alors inconnu de lui : Les grès bruts japonais. Cette technique où la terre et les cendres du bois fusionnent et offrent à la vue de savoureuses textures, deviendra sienne jusqu’à aujourd’hui.

Se déplaçant au gré des emplois, il parcourra la France en tous sens ; de Grenoble en Bretagne, du Sud Ouest à Sens dans l’Yonne. Essentiellement en qualité de chef de fabrication dans des entreprises de carrelage. Avec entre temps une parenthèse de trois ans en tant que professeur d’art plastique et céramique à l’école des Beaux Arts de Carpentras. Son parcours professionnel se terminera à Moutiers en Puisaye comme directeur technique dans l’entreprise de carrelage « Raoul de Chenevoux ». Il y restera près de 8 ans, de 1990 à 1998.

Durant tous ses déplacements, Jean-Marie ne mit pas un terme à ses recherches personnelles ; à chaque fois, il installait un nouvel atelier jusqu’à l’achat en 1991 de l’ancienne tuilerie de Mr Dupré à Treigny. C’est là qu’il s’est établi actuellement, lieu d’une tradition plus que centenaire.

Il y poursuit deux activités bien distinctes plus une troisième :

• Tout d’abord, sa quête sur les textures à la manière des grès japonais d’Iga. Cette fabrication cuite dans des fours de type anagama nécessitent de grosses quantités de bois, avec parfois des recuissons successives.
• Et un tout autre travail ; l’édition d’œuvres d’artistes, en collaboration avec Francis Delille (éditeur d’œuvres d’art). Cette activité débutée en 1998 met en scène de grands noms de l’art plastique. Tels que : Appel, Buren, Chu Teh-Chun, Corneille, Lindström, Folon, Miotte, Zao Wou-Ki et bien d’autres encore. Ces éditions céramiques, de la pièce unique à un tirage de quelques dizaines d’exemplaires permet une approche plus accessible de l’œuvre et met en valeur un autre aspect du travail de ces créateurs. S’adaptant à toutes les contraintes techniques, Jean-Marie réussit le défi de transmettre au public l’essence même de l’ouvrage de l’artiste.
• Sur un autre registre, il accueille et assiste quelques artistes dans son atelier ; récemment, Gabriel Orozco et Adel Abdessemed ont pu exprimer leur talent en tirant le meilleur parti du matériau céramique.

Pour sa part, Jean-Marie Foubert exposa en groupe ou personnellement de nombreuses fois, et on ne pourra énumérer tous les lieux qui l’ont accueilli ; en voici quelques uns depuis ses débuts en 1980.

• 1982 Galerie Peinture Fraîche Paris
• 1984 Galerie Magasin Sogo. Kobé (Japon)
• 1990 Galerie d’Art Carpentras
• 1995 Maison du Chanoine Treigny
• 1997 Le Lavoir Clamart
• 1998 Galerie de l’ancienne poste Toucy
• 1999 Musée Bernard Palissy (avec achats de pièces)
• 2000 Expo personnelle à la Tuilerie Treigny
• 2002 Galerie Pierre Paris
• 2004 Galerie 21 Paris
• 2004 Majolika Karlsruhe Allemagne
• 2005 Céramiques contemporaines St Amand en Puisaye
• 2006 Céramiques contemporaines St Sulpice
• 2008 Galerie Tito Constance Suisse

Notre céramiste a encore de nombreux projets, notamment remettre en route la production de briques, tuiles et carrelage telle que son prédécesseur la pratiquait. Et puis continuer et approfondir ses propres recherches.

En épilogue, Jean Marie Foubert, homme de rencontre, technicien de premier ordre, créateur dans l’âme, céramiste aux multiples facettes, s’est pris de passion dès son plus jeune âge pour ce fascinant matériau qu’est l’argile et, ceci à en croire son enthousiasme, n’est pas près de s’arrêter !